Jean-Philippe Tanguy candidat du Rassemblement national à la présidence de la commission des finances
Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national (RN) de la Somme et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Marine Le Pen, sera le candidat du parti d’extrême droite à la présidence de la commission des finances à l’Assemblée, a annoncé ce matin le président par intérim du RN, Jordan Bardella.
M. Bardella a aussi fait savoir que le doyen des députés, qui est le député RN des Bouches-du-Rhône José Gonzalez, 79 ans, présiderait à ce titre la première séance de la nouvelle Assemblée, prévue mardi 28 juin à 15 heures.
Les députés RN « exigeront naturellement ce qu’il leur revient de droit à l’Assemblée nationale, représentation en commission, présidence de la commission des finances – et nous soutiendrons la candidature de Jean-Philippe Tanguy –, vice-présidence de l’Assemblée nationale et questure », a affirmé M. Bardella lors d’une conférence de presse.
Rallié au RN après avoir quitté Nicolas Dupont-Aignan, dont il était le bras droit, M. Tanguy, 36 ans, est diplômé de l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec) et de Sciences Po Paris. Il a notamment travaillé avec Clara Gaymard lorsqu’elle était présidente de General Electric France. M. Tanguy a « un parcours dans les grandes entreprises, il est intéressé par la gestion des finances publiques, il sera parfaitement compétent à ce poste », a estimé M. Bardella, qui a « salué » à ce sujet « la position démocratique du président du Sénat [Gérard Larcher] ».
« Le premier groupe parlementaire d’opposition à Emmanuel Macron mérite le respect. (…) J’appelle le pouvoir à respecter la démocratie, nous ne sommes pas des députés de seconde zone et le RN a toute sa place dans les institutions », a-t-il fait valoir.
M. Larcher avait estimé, mercredi, que la présidence de la très stratégique commission des finances de l’Assemblée « devrait revenir » au RN compte tenu du règlement de la Chambre haute, suscitant la colère du premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, qui l’a accusé de « détruire le front républicain ». Selon ce règlement, le président de la commission des finances doit être issu de l’opposition. « Or, je constate que le RN est le premier groupe d’opposition. Donc, elle devrait lui revenir », avait affirmé M. Larcher.
La présidence de cette commission est attribuée par un vote en son sein, prévu jeudi 30 juin. Traditionnellement, la majorité n’y participe pas, laissant les oppositions s’organiser. Mais des députés de la majorité ont laissé entendre qu’il pourrait en être autrement cette fois-ci.
A gauche, l’« insoumis » Eric Coquerel est candidat. La socialiste Valérie Rabault est aussi intéressée et suggère une présidence tournante au sein de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale.
La Source: Le Monde